LA FORME DE
L'ESSAI, S'AGISSANT DE LA CRÉATION ARTISTIQUE CONTEMPORAINE,
NE CESSE D'ÊTRE QUESTIONNÉE. CAR BIEN QUE L'ART SE RÉVÈLE
LE CHAMP PAR EXCELLENCE DE L'INTERPRÉTATION ESSAYISTE, CELUI-CI,
EN SES MANIFESTATIONS LES PLUS ACTUELLES, SEMBLE DE PLUS EN PLUS SE
DÉROBER À SON OBJET ET À CE QUI LE SIGNIFIE. |
D'où
l'interrogation très justement formulée par la 4e
édition du Forum International de l'Essai sur l'Art (Paris,
Palais de Tokyo, du 2 au 5 mai 2002): " Est-il nécessaire
de parler de l'art pour répondre aux questions qui l'animent
? ". Et à Jacques Serrano, son fondateur, de proposer
un lancer de passerelles vers d'autres sphères d'activités,
elles-mêmes pourvoyeuses de sens et de sensible et susceptibles,
en cela, de générer une expérience d'ordre
esthétique apte à concourrir à une certaine
perception de l'art d'aujourd'hui.
Désireux de faire écho à la manifestation,
nous avons soumis la question de l'essai et, par là même,
celle du discours sur l'art, sur ce qu'il engendre ou devrait engendrer,
à un panel d'auteurs dont un philosophe, un sociologue et
un psychanalyste, ces deux derniers étant respectivement
co-fondateurs de maisons d'édition conférant à
l'essai une position centrale. Chacun d'eux y engage une réflexion
singulière sur les enjeux - croisés - de ce genre
en regard d'une scène et d'une production artistiques contemporaines.
La rédaction de "l'art
même", émue de la récente disparition de
Marc Octave qui prit part au premier numéro de la revue par
la création d'un insert au dessin d'une poésie grave
et troublante, sorte de rétroprojection d'un être en
proie à la vie, à son doute ontologique et à
sa fin inéluctable, tenait à lui rendre hommage par
le témoignage de personnes amies.
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