En ce mai du livre d'art, l'actualité éditoriale, toujours présente
en les colonnes de "l'art même", infiltre tout particulièrement
cette édition. La parution récente à "La Lettre volée" du dernier
recueil d'essais du philosophe Rainer Rochlitz récemment disparu,
intitulé "Feu la critique", offre l'opportunité d'une saisie de
la question de la critique d'art, de sa définition et de son devenir.
Réévaluation également à l'œuvre à la lecture des actes du colloque
international "Utopia 3. La question de l'art au 3e millénaire"
qui entend interroger la relation de pertinence reliant l'écriture
sur l'art à son objet, sorte de plaidoyer pour un retour au discernement
critique et à la fonction symbolique de l'œuvre. Questionner le
sens le l'art contemporain au filtre de son institutionnalisation
croissante et de la surenchère des dispositifs de médiation pédagogique
et sociale proposés par l'artiste, tel est l'enjeu d'un dernier
article qui met en avant les risques de normalisation culturelle
et d'instrumentalisation en vue de pacification sociale encourus
par un pan entier de la création actuelle.
Un ensemble de textes engageant de salutaires remises en cause à
l'ère du déceptif, des amalgames conceptuels et de la déperdition
de sens véhiculés par une pensée en perte de référents.
|