Cette 50e édition de la Biennale des Arts Visuels de Venise, indigeste
et décevante, au commissariat diffracté en autant de leaderships
curatoriaux qui, entre eux, ne tissent et ne partagent ni passerelles
ni perspectives, plus pléthorique que jamais et sujette à moult
critiques -dont l'assujettissement même aux stratégies du marché
et du matraquage publicitaire n'est pas le moindre des avatars-,
serait-elle, comme le laisse entendre l'un de nos collaborateurs
"le reflet de la manière dont fonctionne aujourd'hui le monde de
l'art dans ses grandes lignes, ni plus ni moins diabolique, ni plus
ni moins honnête"?
Question est ici posée qui, tel l'esquissait le précédent théma
sur la critique d'art, en appelle à une réévaluation de nos critères
d'appréciation et de jugements ainsi que de la pertinence de ce
type de manifestations.
"Rêves et Conflits. La Dictature du Spectateur", intitulé général
assumé par Francesco Bonami, entonne un air d'arrogance. Car, sous
couvert de "débarasser le spectateur du concept d'audience" et,
par-delà, en une monstration cacophonique, de l'adresse à ce-dernier
et de la réception des œuvres, il est fait peu de cas. La véritable
dictature ne serait-elle d'ailleurs pas celle, sournoise car parée
de bonnes intentions, d'une poignée de commissaires en vogue? Interrogations
que soulève le dossier consacré par la rédaction à la manifestation
phare de l'été en une série d'articles se penchant également sur
le volet des représentations nationales au sein des Giardini, et,
plus particulièrement, sur le pavillon belge dont le commissariat
est, cette année, assuré par la Communauté française.
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