Ministère de la Communauté française de Belgique 


l'art même
L'Edito
 
 
CHRISTINE JAMART
Rédactrice en chef
 

Cette 50e édition de la Biennale des Arts Visuels de Venise, indigeste et décevante, au commissariat diffracté en autant de leaderships curatoriaux qui, entre eux, ne tissent et ne partagent ni passerelles ni perspectives, plus pléthorique que jamais et sujette à moult critiques -dont l'assujettissement même aux stratégies du marché et du matraquage publicitaire n'est pas le moindre des avatars-, serait-elle, comme le laisse entendre l'un de nos collaborateurs "le reflet de la manière dont fonctionne aujourd'hui le monde de l'art dans ses grandes lignes, ni plus ni moins diabolique, ni plus ni moins honnête"?
Question est ici posée qui, tel l'esquissait le précédent théma sur la critique d'art, en appelle à une réévaluation de nos critères d'appréciation et de jugements ainsi que de la pertinence de ce type de manifestations.
"Rêves et Conflits. La Dictature du Spectateur", intitulé général assumé par Francesco Bonami, entonne un air d'arrogance. Car, sous couvert de "débarasser le spectateur du concept d'audience" et, par-delà, en une monstration cacophonique, de l'adresse à ce-dernier et de la réception des œuvres, il est fait peu de cas. La véritable dictature ne serait-elle d'ailleurs pas celle, sournoise car parée de bonnes intentions, d'une poignée de commissaires en vogue? Interrogations que soulève le dossier consacré par la rédaction à la manifestation phare de l'été en une série d'articles se penchant également sur le volet des représentations nationales au sein des Giardini, et, plus particulièrement, sur le pavillon belge dont le commissariat est, cette année, assuré par la Communauté française.

 

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