Ministère de la Communauté française de Belgique 


l'art même
L'Edito
 
 
CHRISTINE JAMART
Rédactrice en chef
 

Au sortir des années fin 80 et 90 marquées par un fort investissement du corps intime et social notamment bouleversé par des mutations d’ordre éthique et génétique, dérives post-human, transmutation des genres et spectre du sida en toile de fond, l’art en ce début de millènaire semble s’alléger de ces questions identitaires prégnantes pour emprunter des voies qui, en leur diversité même, désamorcent par le truchement du burlesque, de la parodie ou de dispositifs conviviaux, voire élégiaques, l’angoisse que génère un monde résolument imparfait.

Au départ de l’argument avancé par l’édition 2004 des Semaines européennes de l’Image (Le Havre/Luxembourg), ce numéro entend évoquer l’apparente légèreté de nombreuses expressions actuelles non à travers le filtre d’une réflexion conjuguée mais par le seul biais de deux cartes blanches qui, sous forme d’essais, abordent des aspects bien distincts d’un sujet soumis à moult interprétations.

Si le premier, “L’art allégé des œuvres. L’œuvre d’art, le spectateur, son aura et ses experts”, pose la question de l’adresse de certains dispositifs artistiques hors considérations culturelles et socio-économiques communément avancées, le second, “Full phenomena. Maurizio Cattelan ou l’esthétique du ravissement”, se penche sur les articulations sémantiques de ce parangon de la parodie qu’est cet enfant terrible de la scène internationale.

L’apparente légèreté comme vecteur propice à soulever nombre de questionnements et d’ambiguïtés inhérents à la praxis et à sa réception.

 

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