Le regard de Marthe Wéry, d'une lumineuse exigence et d'une belle générosité,
infiltre, à maints égards, cette édition de l'art même. La rigueur de sa démarche qui,
chose rare, n'entravait en rien sa curiosité et son enthousiasme envers les pratiques
émergentes des jeunes générations nous avait incités, dès la création de la
revue, à l'inviter au sein de notre conseil de rédaction. Elle y débattit toujours avec
plaisir et conviction.
Avançant, dans ce numéro, la question de "l'après post-modernité", l'on ne peut
se départir de l'apport de l'œuvre de Marthe Wéry en termes d'ouverture, de
développement, voire de déplacements, des préceptes modernistes, comme en
témoigne sa récente et remarquable exposition Les couleurs du monochrome au
Musée des Beaux-Arts de Tournai (2004). L'artiste, dont le mouvement même de la
pensée fut véritablement constitutif de celle de la peinture, nous lègue une œuvre
forte et belle, à la croisée d'une expérience sensible et cognitive.
Puissons-nous l'en remercier.
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